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Libération
Critique

«Flexisécurité», aubaine libérale

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publié le 11 septembre 2006 à 23h14

ça commence par une longue liste. Des synonymes, ou presque : «flexisécurité», «sécurisation des parcours», «formation tout au long de la vie»... C'est le gimmick du moment. De tous les discours (de la CGT à Sarkozy), de tous les programmes (projet socialiste ou rapports de l'OCDE). L'idée : «Puisqu'un travailleur en formation n'est, par définition, pas au chômage, la généralisation de la formation permettrait ipso facto de réduire celui-ci.» Le livre de Christophe Ramaux, chercheur au Centre d'économie de la Sorbonne-Matisse et membre du conseil scientifique d'Attac, éclaire la sécurisation des parcours d'une lumière nettement moins consensuelle.

Pas d'amalgame, prévient l'auteur : la sécurité sociale professionnelle de la CGT ­ un statut qui permettrait au salarié licencié de conserver son ancienneté à son arrivée dans une nouvelle entreprise, une rémunération et un droit à la formation quels que soient les aléas de la vie professionnelle ­ et le «droit à la formation tout au long de la vie» de Chirac n'auront pas le même impact sur le travailleur. Pourtant, «le parfum commun n'en est pas moins saisissant et donne la mesure d'une profonde régression dans la façon d'appréhender les questions de l'emploi et du chômage». D'une part, le parcours professionnel sécurisé pose comme une évidence indiscutable l'idée selon laquelle l'emploi serait irrévocablement instable. De l'autre, il sous-entend que toute politique classique de l'emploi ­ notamment key