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Libération

Hewlett-Packard espionnait pour éviter les fuites

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La firme a fait surveiller aux Etats-Unis administrateurs et journalistes.
publié le 11 septembre 2006 à 23h15

New York de notre correspondant

L'entreprise informatique Hewlett-Packard (HP) s'était rendue célèbre pour son style de management symbolisé par l'expression «HP Way». Son cofondateur William Hewlett y voyait notamment «un respect profond pour les individus» et «un engagement pour la communauté». Aujourd'hui, l'entreprise pourrait y ajouter un codicille pas forcément compatible avec la définition de base : «l'espionnage d'administrateurs et de journalistes pour découvrir l'origine de fuites à la presse». L'histoire que vit actuellement le groupe est loin de celles qu'on raconte dans les manuels de gestion et plus proche du roman d'espionnage. Au point que le procureur de Californie, Bill Lockyer, a lancé une enquête et envisage des poursuites.

Le scandale a éclaté mercredi quand HP a reconnu dans un document déposé auprès de la SEC (le gendarme boursier américain) que Patricia Dunn, la présidente du conseil d'administration, avait lancé une enquête concernant «une série de fuites sur des délibérations internes de son conseil d'administration».

Tensions. Des articles parus dans la presse américaine et sur le site News.com avaient détaillé les tensions entre le conseil d'administration et Carly Fiorina, la patronne du groupe avant son départ mouvementé en février 2005. Patricia Dunn a engagé une firme de détectives privés qui a mis au jour le responsable des fuites : George Keyworth, l'un des administrateurs. Le 18 mai 2006, il a reconnu les faits mai