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Libération

La chaussure ne sait pas sur quel pied combattre

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publié le 11 septembre 2006 à 23h14

La riposte de l'Europe face à l'invasion des chaussures chinoises et vietnamiennes (53 % du marché) ne fait pas que des heureux chez les fabricants français. Ces derniers, notamment les groupes Vivarte (ex-groupe André) et Eram, ont fermé des sites en France et en Europe pour baisser leurs coûts de revient. Puis ils sont allés chercher en Chine, premier fournisseur mondial, des dizaines de milliers de chaussures fabriquées localement à des tarifs défiant toute concurrence sur le Vieux Continent. «Vous trouvez en Chine des chaussures en cuir à moins de 15 euros, voire 10 euros la paire», confirme un professionnel qui a l'habitude de faire son marché sur place. A ce prix-là, les marques tricolores ont fait le plongeon, au point que l'équivalent de 20 % de la production hexagonale est maintenant fabriqué en Chine pour le compte d'industriels français. Et voilà que l'Union européenne se met en tête de taxer ces souliers bon marché importés par nos industriels. A un moment où les négociations sur le cycle de Doha à l'OMC sont au point mort, nul doute que ce sujet de friction a été largement commenté en marge du VIe Sommet Asie-Europe, qui se tenait ce week-end à Helsinki en Finlande (lire encadré).

Tout à perdre. Le 30 août, la Commission européenne adopte des mesures antidumping provisoires (contre l'avis des pays du Nord, antiprotectionnistes), qui pourraient bien être renouvelées à titre définitif à compter du 6 octobre : les chaussures en cuir venues d'Asie du Sud-Est