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Un crédit d'impôt pour continuer le jeu

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Les professionnels réclament des mesures fiscales pour maintenir la création française.
publié le 14 septembre 2006 à 23h17

Le jeu vidéo français se languit de son crédit d'impôt. Depuis plusieurs années, ce secteur dans le marasme a fait de ce dispositif d'aide à la création (inventé et appliqué massivement au Québec) la condition sine qua non pour le maintien d'une production originale de jeux vidéo sur le territoire français. Une demande faite dès 2002 au Premier ministre Jean-Pierre Raffarin et dont l'actuel ministre de la Culture, Renaud Donnedieu de Vabres, espérait «la mise en place dans les premiers mois de 2006». Or ce mécanisme qui prévoit un remboursement jusqu'à 35 % des investissements de création ­ à l'instar de ce qui se fait dans la musique ou le cinéma ­ a le plus grand mal à convaincre la Commission européenne, qui rechigne à considérer le jeu vidéo comme une industrie culturelle à part entière. «On a déjà un pied dans la tombe et on aura très vite les deux si on continue à laisser traîner les choses», se désole Jean-Claude Larue, secrétaire général du Sell, le Syndicat des éditeurs de logiciels de loisirs, qui redoute que la mesure ne puisse recevoir l'accord de Bruxelles avant dix-huit mois. «Ce serait beaucoup trop tard, juge Guillaume de Fondière, qui représente l'ensemble des producteurs d'oeuvres multimédias en France, soit 106 studios de création indépendants français, de 5 à 200 salariés. La création en France a été amputée de 75 % de ses effectifs ces cinq dernières années, il reste moins de 1 500 personnes aujourd'hui, explique-t-il.