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Libération

Bataille navale entre la SNCM et son ancien allié

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Selon la CMN, l'appel d'offres pour la desserte de la Corse serait biaisé.
publié le 15 septembre 2006 à 23h18

Vous aimez les gros bateaux, la Corse, les guerres d'argent et d'influence ? Et bien cette histoire est pour vous. Avec une issue qui pourrait très bien se solder par une catastrophe politique et sociale : la faillite de la SNCM, l'ex-compagnie publique maritime marseillaise que le gouvernement avait réussi à privatiser au prix d'un feuilleton politico-financier à rebondissements. On pensait que l'affaire était réglée depuis que l'opérateur Veolia avec l'aide du financier Walter Butler avait pris le contrôle de la compagnie. On avait tort. En trois jours, la guerre d'intimidation déclarée depuis cet été entre la SNCM et son ex-alliée la CMN (la Compagnie méridionale de navigation) a monté d'un cran. Si bien qu'aujourd'hui la Commission européenne, la justice française et la Direction de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) sont sur l'affaire.

Filiale. Reprenons. En 2001, la SNCM avait signé un partenariat commercial avec la CMN pour desservir la Corse et toucher les subventions publiques qui vont avec. Rien de plus normal, puisque la SNCM est au capital de la CMN, au côté du groupe de transport et logistique Stef-TFE. Tout allait très bien jusqu'à la privatisation de la SNCM. Depuis, Butler et Veolia s'empaillent avec la Stef-TFE pour prendre le contrôle de leur filiale commune. Le divorce a été consommé début août, lorsque la CMN a choisi de s'allier avec Corsica Ferries, la bête noire de la SNCM, pour répondre à l'appel d'offres de la