New York de notre correspondant
Alan Mulally, qui vient d'être nommé à la tête de Ford, aurait pu rêver meilleure entrée en matière. Le constructeur automobile américain a annoncé vendredi une accélération de son plan de restructuration présenté en janvier. La suppression de 30 000 postes dans les usines nord-américaines interviendra avant 2008 au lieu de 2012. Ford ajoute également 10 000 suppressions de postes dans l'encadrement aux 4 000 prévues. Jeudi, le constructeur a annoncé un accord avec le syndicat de branche UAW pour proposer à 75 000 ouvriers un plan de départ ou de retraite anticipée.
Ford, qui a accusé au premier semestre une perte de 1,45 milliard de dollars, traverse des difficultés comparables à General Motors sur le marché américain. Le public délaisse les gros modèles, gourmands en essence, qui assuraient aux fabricants leurs plus belles marges, tandis que les dépenses de santé, principalement des retraités, alourdissent les coûts.
Selon les analystes, General Motors a réagi plus vigoureusement. Le plan annoncé par Ford en janvier était pourtant impressionnant. Il s'agissait de supprimer 25 % de l'effectif d'ici à 2012. Mais il fut reproché à l'entreprise de se laisser trop de temps. «Nous devons aller plus loin et plus vite», a déclaré Bill Ford, encore patron du groupe, en juillet. Le constructeur s'est inspiré de la méthode mise en oeuvre par General Motors, en proposant à ses ouvriers un plan de départ massif. Ce dernier a ainsi supprimé 35 000 emp