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Libération
Interview

«L'avantage se réduit avec le niveau de diplôme»

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publié le 18 septembre 2006 à 23h19

Damien Brochier est chargé d'étude au Cereq, Centre d'études et de recherches sur les qualifications.En France, l'apprentissage est souvent présenté comme le remède au chômage des jeunes, d'où vient cet enthousiasme ?

L'apprentissage révèle la faiblesse du lien entre éducation nationale et monde de l'entreprise. Résultat : quand le problème de l'insertion des jeunes revient dans le débat public, on ressort les «vertus» de l'apprentissage. Son principe est très ancien : il n'était alors pas institutionnalisé, mais, au Moyen Age, l'artisanat rassemblait déjà l'élève et le maître ! L'apprentissage a été pour la première fois structuré par la loi Astier de 1919. C'est aussi cette longue histoire qui le rend si présent dans le débat public français. Mais, dans la réalité, le bilan de l'apprentissage est divers : il dépend du niveau de diplôme et des métiers, qui l'ont intégré depuis plus ou moins longtemps.

Quel est ce bilan ?

Globalement, la poursuite d'études longues protège mieux du chômage qu'une orientation précoce en centre de formation des apprentis (CFA). Mais on ne peut en tirer de généralisation : un jeune de 14 ans qui galère ­ et échouera quelques années plus tard ­ peut avoir intérêt à intégrer un CFA. Son parcours vers l'emploi sera moins tortueux. Côté rémunération, après trois ans de vie active, le salaire des apprentis est équivalent ou inférieur à leurs homologues issus du scolaire et ils sont souvent embauchés dans des entreprises de petite taille. Les jeunes form