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Le modèle allemand vieillit mal

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publié le 18 septembre 2006 à 23h19

Berlin correspondance

C'est LA voie royale vers un premier emploi. Ou plutôt, c'était. Fin septembre, 30 000 à 40 000 jeunes Allemands entameront l'année scolaire sans place d'apprentissage. Il y a deux ans, ils étaient déjà 20 000 à ne pas avoir trouvé d'entreprise prête à les former. La formation en alternance (la moitié du temps passé en entreprise, l'autre sur les bancs d'une école professionnelle et ce, pendant en moyenne trois ans) est au coeur du système de formation outre-Rhin. Un million et demi de jeunessont en cours de formation chaque année. Deux tiers d'une classe d'âge passe par l'apprentissage. Artisanat, métiers de la vente, banques... le système assure la formation pour 350 métiers «protégés», c'est-à-dire qu'on ne peut exercer sans avoir été apprenti. Grâce à l'apprentissage, l'Allemagne affiche un taux de chômage des jeunes (15 %) inférieur à la moyenne en Europe de l'Ouest (17 %).

Sans grand espoir. Le système a fait ses preuves : 57 % des apprentis sont embauchés par leur entreprise en fin de formation (72 % de ceux qui sont formés par une grande entreprise). Mais les années fastes sont loin. Le nombre des nouveaux contrats signés ne cesse de reculer depuis 1999 (à l'exception de 2004, année où employeurs et syndicats ont signé un pacte pour l'apprentissage par lequel le patronat s'engageait à former davantage de jeunes). Anja, 16 ans et demi, s'apprête à démarrer sa formation chez un boulanger bio de Berlin. Elle ne semble guère enthousiaste. Son rêve éta