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Libération

Un bureau pour la forme

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publié le 18 septembre 2006 à 23h19

Il y a le bureau des frères Bouroullec, le célèbre duo du design français, qui rejoue la figure de la planche et de ses deux tréteaux. Extrêmement technique (aucun câblage apparent) sous ses airs d'évidence blanche. Ou celui de Pascal Michalon en forme de copeau de bois clair (photo). La galerie Har design consacre ce mois son espace à l'exposition «My bureau is beautiful» (1). Dominique Pinel, le patron du lieu, a ses anecdotes. Ces hommes qui veulent «un grand bureau, comme on a une grosse voiture». Ceux «qui n'ont pas besoin d'un bureau qui ait la forme d'un bureau pour affirmer leur pouvoir» et veulent montrer leur originalité en s'en remettant au designer, ou ­ plus rare ­ en jouant la proximité chaleureuse avec un bureau semblable à celui de leurs subalternes.

«A la maison, l'ordinateur a bouleversé l'espace, plus que la télévision dans les années 60, estime Dominique Pinel. Quand la télé est arrivée, les gens l'ont mise sur le buffet de la cuisine. L'ordinateur impose un mobilier, une personnalisation de l'espace. Les femmes, qui gèrent encore souvent la paperasse, affirment de plus en plus leur territoire, et lui donnent vie à travers leur bureau. En un siècle, on est passé de la coiffeuse au bureau d'ordinateuret certains designers s'inspirent de cette filiation.»

L'exposition fait rêver, quand on sait que les entreprises dépensent de moins en moins (1 200 à 1 500 euros en moyenne) pour le poste de travail de leurs salariés. Le bureau se st