C'est, dixit Gordon Brown, ministre de l'Economie britannique, «la plus grande réforme du Fonds monétaire international (FMI)» en soixante et un ans. Une réformette, plutôt. Un toilettage de façade de la maison finance internationale, quand l'urgence appelait à une remise à plat de son architecture. Réunis à Singapour, les 184 gouverneurs du FMI ont donc entériné hier, la veille de la tenue de l'assemblée générale, la proposition de donner plus de poids aux pays émergents dans la prise de décision d'une institution financière usée, vieillie, fatiguée et victime d'un double déficit : de légitimité et de crédibilité.
Influence. La Chine, la Corée du Sud, la Turquie et le Mexique vont ainsi voir leurs droits de vote au sein du FMI (quote-part), et donc leur influence dans les prises de décisions, légèrement relevés. Symboliquement relevés serait plus juste. «Le FMI s'est contenté d'élargir le club des riches», dénonce l'ONG Oxfam. On a connu Oxfam moins tendre. Car, au total, ces «grands pays émergents» devraient se partager un «pactole» de... 1,8 % des voix au sein du FMI. La Chine passera de 2,94 % à 3,65 %, le Mexique de 1,20 % à 1,43 %, la Corée du Sud de 0,76 % à 1,33 % et la Turquie de 0,45 % à 0,55 %. La révolution attendra, quand l'on sait que les Etats-Unis (17,08 %), l'UE (qui pèse près de 32 %) ou le Japon (6,13 %) tiennent pour longtemps les cordons de la bourse et les conditions de l'octroi des aides...
«Les 53 pays africains représentent envi