Les frondeurs de l'UMP ne détellent pas. La dizaine de députés sarkozystes et centristes férocement opposés au projet de fusion de GDF et de Suez ont jeté un nouveau pavé dans l'enceinte du palais Bourbon en signant, dimanche, un texte alternatif à celui en cours de discussion, prônant le rapprochement de Gaz de France et d'EDF pour fonder un nouveau groupe public, baptisé Energie de France. «Nous sommes une dizaine aujourd'hui, et nous serons beaucoup plus nombreux à l'arrivée», affirme le député UMP des Deux-Sèvres Dominique Paillé, joint hier dans sa circonscription. «Ce que nous proposons est eurocompatible. Il faut que cela suspende ce qui est en train de se faire à l'Assemblée, et qui nous conduit à la catastrophe.» De quoi impatienter le président de la commission des Affaires économiques, Patrick Ollier, fervent partisan de la fusion. «Il ne s'agit pas d'un nouveau projet, mais d'une proposition de loi déposée par l'UMP François Gonnot il y a déjà trois ans !»
Las, les syndicats ont néanmoins accueilli favorablement l'initiative : «Cela confirme que la privatisation de GDF n'est pas inéluctable», a hier précisé la fédération FO de l'énergie. Dans une lettre ouverte, quatre syndicats hostiles au projet du gouvernement en appellent à Jacques Chirac pour «préserver le rôle de la puissance publique dans le secteur stratégique de l'énergie», et par suite de «refuser la privatisation de Gaz de France».
Ce nouvel assaut des «anti» ren