Attaquer en justice ou négocier ? Face à YouTube, le service d'échange de vidéos où circulent notamment des clips musicaux, l'industrie du disque hésite. Warner Music vient de signer un accord avec la start-up pour récupérer une partie des recettes publicitaires espérées (lire ci-contre), tandis que Doug Morris, le patron d'Universal Music, tonnait, la semaine dernière, contre «les atteintes au droit d'auteur». Et menaçait la société d'une plainte... en attendant, peut-être, l'annonce d'un deal.
Dans le domaine du droit d'auteur, le procès est un tube des moments de rupture technologique. C'est, pour les acteurs existants de la filière, une arme pour tenter de ralentir une technologie ou négocier en position de force avec les trublions. Dès le milieu du XIXe siècle, des éditeurs de partitions traînaient en justice l'inventeur du piano mécanique, tandis que Gounod ou Berlioz s'agitaient contre les boîtes à musique. Il faudra une intervention du législateur, en 1866, pour laisser la musique enregistrée se développer. Avec, quelques années plus tard, l'émergence d'un marché du disque jusque-là inconnu et source de profits pour toute la filière.
A la fin des années 90, quand Napster, le premier service massif d'échange gratuit de musique, est apparu sur le Net, les majors du disque ont porté plainte contre la firme pour «violation massive du droit d'auteur». De façon paradoxale, Bertelsmann, pourtant maison mère de l'une des plaignantes, BMG, a au contraire ch