Colette Neuville, la présidente de l'Association des actionnaires minoritaires (Adam), réagit au projet d'amendement déposé par Edouard Balladur.
La distribution de stock-options doit-elle être encadrée ?
Oui. Comme on l'a vu avec l'affaire Forgeard, il y a effectivement une vraie tentation pour les PDG de commettre un délit d'initié en choisissant le moment où ils exercent leurs options. Par leurs fonctions, les dirigeants sont de toutes façons plus informés que les simples actionnaires. C'est pour cela que je dis aux petits actionnaires : si vous voulez gagner de l'argent, vendez vos actions en même temps que les patrons, ne vous embêtez pas à lire les conseils boursiers ! Les opérations de vente et d'achat réalisées par les patrons sont dis-ponibles sur le site de l'Autorité des marchés financiers, malheureusement avec un délai légal de trois mois.
L'amendement Balladur est-il la bonne solution ?
Cela a l'air d'être un principe de bonne gouvernance, mais son dispositif ne changera pas grand-chose. Confier aux conseils d'administration le soin de limiter les abus est illusoire. On l'a vu avec l'exemple de Vinci : les comités de rémunération ne résistent pas aux pressions des patrons qui demandent un maximum de stock-options.
Ensuite, Edouard Balladur se trompe en pensant qu'obliger les dirigeants à conserver un pourcentage d'action les gênera. Que l'on fixe le seuil à 10 % ou à 100 %, d'ailleurs. Dès aujourd'hui, les banques offrent en effet des dispositifs qui permettent aux d