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Libération

Chez IBM, un ingénieur sous-traité

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Salarié d'un prestataire, il a travaillé dix ans pour la multinationale avant d'être remercié.
publié le 26 septembre 2006 à 23h26

Dix ans d'IBM à attendre l'embauche et puis, en avril, la porte. Pierre C., ingénieur informaticien de 35 ans, ne digère pas. Depuis 1996, il travaillait chez IBM à La Gaude (Alpes-Maritimes). Dix ans de «missions» sur des gros contrats d'infogérance ­ de la gestion des réseaux informatiques pour les entreprises. Sauf qu'il n'était pas salarié du groupe américain, mais d'un sous-traitant, une société de services en ingénierie informatique (SSII). Au début de l'année, un nouveau chef de service prend en grippe ce délégué du personnel fort en gueule. Le climat tourne au vinaigre. Du jour au lendemain, on lui signifie que son «profil ne correspond pas». Et on le remplace. Fini le rêve IBM, voilà Pierre employé d'une société dans laquelle il n'a jamais mis les pieds.

«J'ai commencé à IBM en CDD. Comme il n'y avait pas de poste libre, ils m'ont fait entrer chez un sous-traitant, et, pendant tout ce temps, on m'a fait miroiter une embauche», raconte l'informaticien. «C'est le système américain, on vous retient en vous promettant l'intégration, et, quand on n'a plus besoin de vous, on vous vire.» Le rebelle a lancé une procédure aux prud'hommes pour obtenir la requalification de son contrat de travail en CDI chez IBM. Ses arguments : le groupe travaille avec ses sous-traitants comme avec des agences d'intérim, et il s'agit donc de «prêt illicite de main-d'oeuvre». Une pratique interdite par le code du travail.

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