Le Havre de notre correspondante
A l'annonce du jugement, elles ont applaudi. Soulagées. La majorité des ex-salariées de Palace Parfums s'étaient rendues hier, à 13 h 30 tapantes, au tribunal correctionnel de Dieppe (Seine-Maritime). La justice a tranché : trois ans de prison ferme et 50 000 euros d'amende pour Peggy Maaz et son compagnon, Nadim Khouri Klink. Plus connus pour s'être comportés comme des «patrons-voyous» à la tête des sociétés de flaconnage Palace Parfums et de la maison mère, Parfums des Champs. Les gérants franco-libanais étaient poursuivis pour abus de biens sociaux, travail dissimulé et banqueroute, après avoir vidé clandestinement l'usine de Saint-Nicolas-d'Aliermont, près de Dieppe, durant les vacances de Noël 2002, laissant sur le carreau 47 salariées. «C'est un poids de 500 kilos enlevé du coeur, lâche Sophie Somont, ex-responsable d'atelier. On retrouve confiance en nous et pour tous les autres : on ne peut plus faire tout et n'importe quoi avec les salariés, jusqu'à les jeter comme des lingettes.»
«Sanctions». Pourtant, ce fut «un véritable parcours du combattant», aux dires de Marie-Pierre Ogel. L'avocate des salariées s'avoue soulagée. «Depuis le début, on marche sur la tête avec ce dossier et je m'attendais à tout. Je ne comprends toujours pas pourquoi nous avons dû autant batailler.» Pourtant, le ministre de l'Emploi de l'époque, François Fillon, était monté au créneau, fustigeant les patrons-voyous et promettant