Strasbourg de notre correspondant
Ce sont les petites mains du Parlement européen de Strasbourg. Ils sont entre 250 et 300, embauchés pour une poignée de jours, douze fois par an, à chaque session parlementaire. Ils sont huissiers d'étage, déménageurs, secrétaires, photographes, techniciens audio ou vidéo, puéricultrices, opérateurs de duplication... Au total, près d'une cinquantaine de postes différents, regroupés sous l'appellation générique d'«auxiliaires de session». Hier, soixante d'entre eux ont débrayé : ras-le-bol des contrats «inqualifiables» qui les lient au Parlement, peur de l'externalisation qui les menace, via le recours à une société d'intérim.
Précaire. Selon le secrétaire général du Parlement européen, Julian Priestley, «l'option de maintenir une relation contractuelle directe entre les auxiliaires de session et l'institution disparaît» au 1er janvier 2007, suite à une réforme du statut de la fonction publique européenne. Le Parlement a donc choisi d'externaliser les emplois d'auxiliaires et a lancé un appel d'offres auprès des spécialistes de l'intérim, remporté par Manpower. La société vient d'ouvrir un bureau à Strasbourg dédié au recrutement des agents précaires du Parlement. L'institution assure que ses employés actuels seront prioritaires à l'embauche et qu'ils n'y perdront rien financièrement.
Mais cette perspective effraie les auxiliaires. «Le lien direct avec le Parlement sera rompu et Manpower pourra faire ce que bon lui semble, les