«Victor», employé de l'administration des douanes, témoignait il y a quinze jours dans ces pages (Cahier Emploi du 18 septembre). La «chronique de la vie au travail» permet à des salariés anonymes de parler sans tabous. Par exemple, pour faire connaître les difficultés qu'ils rencontrent tous les jours au travail. «Victor» y expliquait tout d'abord en quoi consistait son boulot de douanier en charge de la vérification du fret pour l'aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle. Il regrettait ensuite de ne pas avoir assez de temps pour lutter contre le trafic de drogue, devant davantage se concentrer sur les contrefaçons. «Mais nous avons des directives : ne pas nous focaliser sur les stupéfiants. Nos chefs préfèrent que l'on chope des baskets contrefaites plutôt que des boulettes de haschich», expliquait-il.Il déplorait d'être un régulateur de l'économie de marché plutôt qu'un protecteur des consommateurs : «Parfois, j'ai l'impression de défendre les intérêts de ces grosses multinationales et de pas ceux de mes concitoyens. D'exercer un emploi public au service de la régulation de l'économie de marché.» Ces propos recueillis anonymement n'ont pas plu à la direction. Selon nos sources, des pressions pour qu'il «avoue» ont visé un collègue de «Victor». Face à ses dénégations, un deuxième douanier a été soupçonné. «C'est une véritable chasse aux sorcières, raconte un fonctionnaire, ils cherchent à tout prix à savoir qui a lâché le morceau. Pourtant rien de ce qu
Le douanier a trop déclaré
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par Stéphanie PLATAT
publié le 2 octobre 2006 à 23h31
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