Terminer la législature sur une mesure sociale consensuelle, telle est la raison d'être du projet de loi sur la participation que les députés ont commencé à examiner, hier soir. Ni les syndicats ni les chefs d'entreprise n'étaient demandeurs. Mais plusieurs ministres autour de Jean-Louis Borloo et de Gérard Larcher, ainsi qu'un certain nombre de parlementaires UMP, tenaient à affirmer la fibre sociale du mouvement néogaulliste, après le fiasco du CPE (contrat première embauche).
Actions gratuites. Ce texte se présente aussi comme une réponse aux revendications sur le pouvoir d'achat. Pour le gouvernement, il s'agit de faire «partager les fruits de la croissance» à l'ensemble des salariés. Il encourage les entreprises, via des incitations fiscales, à attribuer des actions ou un supplément d'intéressement ou de participation. Ces actions gratuites pourraient être versées sur un plan d'épargne d'entreprise (PEE), ce qui aurait, au passage, le mérite essentiel aux yeux du ministre de l'Economie, Thierry Breton, d'aider les entreprises françaises à résister aux OPA hostiles.
Pour ce qui est du pouvoir d'achat, l'opération ne convainc ni les syndicats ni la gauche. «Le gouvernement veut donner un alibi aux entreprises pour ne pas poser la question salariale», commentait hier le président du groupe socialiste à l'Assemblée nationale, Jean-Marc Ayrault. «Aujourd'hui où il y a un problème de pouvoir d'achat, le gouvernement prétend traiter le problème dans des conditi