Jean-Claude Trichet voit de l'inflation partout. Le président de la Banque Centrale européenne (BCE) a donc, comme prévu, annoncé hier une hausse de 25 points de base des taux directeurs, à 3,25 %. Décision motivée par les «risques à la hausse pesant sur la stabilité des prix à moyen terme». Pas de quoi étouffer la reprise européenne, les taux restant relativement modérés. Et difficile à justifier dans un contexte où l'inflation dans la zone euro a touché en septembre son plus bas niveau depuis mars 2004, à 1,8 %. Et où les prix du pétrole demeurent relativement sages. «On a l'impression que tous les arguments sont bons pour justifier la remontée des taux», estime Philippe Waechter, directeur des études économiques de Natexis Asset Management.
«Pure épure». Et des arguments, Trichet n'en manque pas pour justifier ses craintes inflationnistes. Certes, le prix du baril tourne autour de 60 dollars, bien loin des presque 80 dollars atteints il y a deux mois, mais «de nouvelles augmentations ne peuvent être exclues». D'accord, la hausse de l'immobilier semble se tasser et la plus importante économie de la zone euro l'Allemagne ne connaît pas de bulle, mais les prix du logement demeurent «très dynamiques». Et surtout, il ne faudrait pas laisser croire que la reprise, plus vive qu'attendue, autorise un grand lâchage sur les salaires. «Une progression des salaires plus importante que prévue constitue un risque substantiel à la hausse pour la stabil