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Ces boîtes qui ne mégotent déjà plus

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Le 1er février 2007, les lieux de travail deviendront entièrement non-fumeurs. Reportage dans les entreprises qui envoient déjà leurs salariés en griller une sur le trottoir. Où il apparaît que, si elle est préparée, la mesure passe plutôt bien.
publié le 9 octobre 2006 à 23h36

Quartier des grands boulevards à Paris, devant l'un des immeubles de la BNP-Paribas. Elle termine son extraslim, l'homme qui l'accompagne pince une tige au filtre jaune entre les lèvres. Dans une perpendiculaire non loin de là, toujours sur un trottoir BNP, trois hommes en costume cravate aspirent le même parfum, un paquet rouge et blanc serré dans leur main libre. Une jeune fille écrase son mégot avant de repartir travailler. Par petits paquets, les fumeurs se rassemblent sur les trottoirs du quartier. Interdits de séjour dans leurs bureaux, ils sont obligés de fumer dehors. Ils se rancardent par mail ou par téléphone. Le trottoir de leur boîte, le rendez-vous des bannis. «Tous nos locaux sont non-fumeurs et même si un espace fumeur existait, je n'irai pas, je refuse d'être confiné», explique Jean-Charles, l'homme au filtre jaune, cadre supérieur à la BNP. Avant même le 1er février 2007, date officielle de l'interdiction de fumer dans les lieux publics (lire aussi en pages 13 et 14), le cas BNP-Paribas risque de se généraliser. Certains crient déjà à la suppression des libertés individuelles. L'expérience montre pourtant que là où elle est bien préparée, la transition vers l'air pur se déroule sans remous.

Amendes à la clé

Aujourd'hui, à peine un tiers des entreprises françaises peut garantir à ses employés un environnement de travail sans fumée. Une enquête Ipsos-Pfizer a montré que 45 % des dirigeants d'entreprise reconnaissaient que la loi Evin n'était pas du tout o