Deauville envoyée spéciale
Peter Brabeck-Letmathe, le très discret PDG de Nestlé, pensait se trouver en terrain conquis : un parterre de femmes, dirigeantes de multinationales, patronnes américaines, consultantes de haut vol, banquières d'affaires, profite du déjeuner pour l'écouter discourir sur : «Comment diriger de façon responsable ?» L'invité du Women's Forum de Deauville, qui s'est terminé samedi, parle développement durable, stock-options et diversité qui est «une chance pour Nestlé», dont, précise Brabeck, 99 % des clients dans le monde sont des femmes. Pas de quoi lâcher sa fourchette sur la côte d'agneau et le brick d'artichaut au menu.
«Le bon partenaire».Puis viennent les questions de la salle. «Combien de femmes avez-vous dans votre conseil d'administration et votre comité exécutif ?» lance Christine Ockrent, qui animait un certain nombre de débats à Deauville. «Deux au CA et aucune au comité exécutif, lâche sèchement le patron de Nestlé. On ne peut pas imaginer diriger une entreprise comme Nestlé sans avoir eu une certaine expérience internationale. Et peu de femmes l'ont.» D'un coup, la bronca monte dans la salle. Et Brabeck, au lieu de corriger habilement le tir sur un mode consensuel ou langue de bois, poursuit, cinglant : «Je sens comme une frustration, ici. Mais il faut regarder la réalité en face. Chez nous, nous avons beaucoup de couples de cadres dirigeants qui doivent bouger dans le monde entier. Ce n'est pas ma faute si,