Qui a dit que François Pinault était rangé des voitures (de luxe) ? Qu'il ne pense qu'à sa collection d'oeuvres d'art contemporain et à son palazzo Grassi vénitien ? Il faut croire que le milliardaire français n'est pas repu. Que l'odeur des batailles boursières lui manque terriblement. Contre toute attente, Pinault s'était déjà rappelé en mai dernier au bon souvenir des analystes financiers en pleine bataille Mittal-Arcelor, prêtant main forte à Lakshmi Mittal en intégrant son conseil d'administration. On avait pensé à un dernier tour de piste. C'était, en réalité, une mise en jambes. Car, hier, le quotidien les Echos a révélé que François Pinault a passé tout son été à attendre, de son allié Enel, le feu vert pour partir à l'assaut de Suez. Fringant comme un jeune raider, il était prêt à mettre 18 milliards d'euros sur la table pour démanteler le groupe Suez en deux : la partie énergie partant chez l'Italien, et l'activité environnement restant chez Artémis, la holding qui gère sa fortune personnelle. L'information a secoué, hier, toute la classe politique. Le matin, en plein débat sur le projet de loi de privatisation de GDF, les sénateurs PS et PCF ont exigé une suspension de séance. Et Jean-Marc Ayrault, le patron du groupe socialiste à l'Assemblée nationale, a demandé au gouvernement de venir «s'expliquer devant la représentation nationale». Seul le député Patrick Ollier, le président UMP de la commission des affaires économiques, est sorti du bois
Cet été, Pinault serait bien allé à Suez
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par Grégoire Biseau
publié le 13 octobre 2006 à 23h40
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