Paris a accouché d'une taxe sur les billets d'avion pour alimenter l'achat de médicaments (Fiam) ; Londres met en musique sa facilité internationale de financement pour la vaccination (Iffim). A chacun son levier pour tenter de doper l'aide aux pays en développement et cibler le secteur de la santé. Ce qui tenait hier de la rivalité entre les deux pays «tient désormais de la complémentarité et de la convergence», estime un diplomate français. Puisque les deux pays appuient et s'engagent sur les deux projets...
Ingénierie. Comment faciliter la vaccination dans 70 pays où le revenu par habitant est inférieur à 1 000 dollars par an ? Lancée hier, l'Iffim tient de l'ingénierie ou de l'usine à gaz. L'idée : recourir aux marchés financiers via des émissions d'obligations. Six pays européens France et Royaume-Uni, mais aussi Espagne, Italie, Norvège et Suède s'engagent à lâcher 4 milliards de dollars sur vingt ans. Les obligations seront émises par la Deutsche Bank ou Goldman Sachs. Tout le monde pourra souscrire. Et c'est la Gavi (Alliance globale pour les vaccins et l'immunisation), créé en 2000 (lire ci-contre), et qui a déjà sauvé 1,7 million d'enfants, qui récupérera les fonds par tranches («La prochaine, d'un milliard de dollars, est pour les semaines à venir», dit-on au Trésor). La Banque mondiale assurera le secrétariat. Les ONG et les fondations, comme celle de Bill Gates, assumeront l'intendance.
Tentation. Belle idée, mais qu'on peut interroger. Le reco