Un samedi ensoleillé dans une douce banlieue des Yvelines. Cet après-midi, Christine, la cinquantaine, a «envoyé en courses» son mari pour recevoir tranquillement dans leur pavillon quelques amies autour d'un jus de fruit, de gâteaux secs et, surtout, de dizaines de bols en plastique jaunes, violets, rouges... Pour la deuxième fois en deux ans «la dernière réunion, c'était le jour de la mort du pape, le 2 avril 2005», se souvient-elle , elle organise un atelier Tupperware. Michèle, la vendeuse, 60 ans, a débarqué à 14 heures, une demi-heure avant l'arrivée des «invitées». Elle en profite pour étaler ses cocottes, caves à fromages, verseurs et, évidemment, les fameux ustensiles au nouveau look flashy qui ont fait la notoriété de la société américaine vieille de soixante ans. Cela fait vingt-cinq ans que Michèle promène, de logis en logis, sa valise à roulettes estampillée Tupperware. Elle y range consciencieusement tous les produits.
Avec leurs bagages de lingeries ou de vêtements pour enfants, des sex toys ou bien des produits ménagers, des cosmétiques, de l'outillage... ils (ou plutôt elles puisqu'il y a 70 % de femmes dans la profession) sont 300 000 (1) en France à vendre leurs marchandises chez les particuliers ou dans les sociétés via les comités d'entreprise. Ils répondent à l'appellation de «vendeur à domicile indépendant» (VDI). Leur tâche : vendre un produit en démontrant concrètement ses vertus en deux heures. Revenus mensuels : entre 17