New York de notre correspondant
Pour tenir sa promesse de «bas prix tous les jours», Wal-Mart joue beaucoup sur ses sources d'approvisionnement (la Chine, en grande partie). Mais aussi sur les conditions imposées à ses employés : faiblesse des salaires et de la couverture médicale, temps de pause supprimés, heures supplémentaires non payées, lutte farouche contre l'absentéisme. Vendredi, une cour de justice de Philadelphie (Pennsylvanie) a lourdement sanctionné le leader mondial de la distribution pour ses pratiques abusives. Elle l'a condamné à verser 78,5 millions de dollars (63 millions d'euros) à 187 000 salariés, anciens et actuels, en réparation des pauses oubliées et des heures supplémentaires non rémunérées. C'était le montant réclamé par les plaignants. L'entreprise a fait appel de la décision.
33 millions de pauses. Le jury n'a pas été convaincu par la défense de Wal-Mart. Pour la direction, les employés avaient eux-mêmes choisi de travailler pendant les pauses et la perte de quelques minutes de salaires ici et là n'était pas significative. Selon les avocats des plaignants, les employés de Wal-Mart en Pennsylvanie ont sauté plus de 33 millions de pauses entre 1998 et 2001. La plainte en nom collectif émanait de deux anciennes salariées. L'une d'elles, Dolores Hummel, 53 ans, dit avoir travaillé 8 à 12 heures supplémentaires par mois non rémunérées et avoir été licenciée en 2002 après s'être plainte de ses conditions de travail.
En décembre, Wal-Mart s'est déjà