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Libération
Interview

«Un coup bas à l'équité sociale»

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publié le 19 octobre 2006 à 23h45

Il est urgent d'attendre : le CV anonyme ne serait pas enterré mais «expérimenté». En mars, le Parlement, défiant le gouvernement, avait fait entrer dans la loi sur l'égalité des chances un amendement obligeant les entreprises de plus de 50 salariés à anonymiser les CV. Le décret d'application n'a toujours pas été promulgué. Et pour cause : le gouvernement a préféré, hier, se caler sur les partenaires sociaux qui jugent le CV anonyme anecdotique ou attentatoire à la liberté d'embaucher. Dans le texte issu des négociations entre partenaires sociaux sur la diversité, ceux-ci estiment que ce n'est pas à la loi de fixer des règles. Des arguments désarmants pour Nicolas About, sénateur UDF des Yvelines, porteur de l'amendement.

Entre expérimentation et enterrement, le gouvernement semble hésiter à valider le CV anonyme...

Si le gouvernement devait confirmer la fin du CV anonyme, il se mettrait dans une totale illégalité. Il n'a en effet pas le droit de ne pas prendre un décret. Le Sénat ­ malgré ses réticences ­ a choisi de valider mon amendement, le gouvernement reviendrait donc sur des arguments déjà présentés et approuvés par les parlementaires. Cela reviendrait à sortir le CV anonyme de la loi sur l'égalité des chances dans laquelle il est inscrit, et ça c'est tout bonnement illégal.

Êtes-vous surpris par la frilosité ministérielle ?

Je suis d'autant plus surpris qu'on m'avait assuré que tout était en bonne voie. N'entendant plus parler du CV anonyme, j'ai demandé mardi en