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Libération

Chirac refuse de blâmer Poutine

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Au sommet européen, le Français a dissocié morale et économie.
publié le 21 octobre 2006 à 23h46

Lahti (Finlande) envoyé spécial

Les chefs d'Etat et de gouvernement de l'Union européenne se sont promis de ne parler que d'une seule voix à Vladimir Poutine lors du dîner qui a eu lieu vendredi soir, en clôture du sommet de Lahti, en Finlande. Mais, lors des conférences de presse qui ont précédé, les divergences sont apparues au grand jour.

Si plusieurs responsables ont clairement affiché leurs inquiétudes face à la dérive autoritaire d'un pays qui est l'un des principaux fournisseurs d'énergie de l'Union, Jacques Chirac s'est nettement démarqué de ses partenaires. Pour le président de la République, «il n'est pas question de lier actions morales et actions économiques qui sont deux domaines différents», a-t-il répété à deux reprises. Il a aussi écarté la suggestion de Reporters sans frontières (RSF) de retirer à Vladimir Poutine la grand-croix de la Légion d'honneur qu'il lui a remise il y a quelques semaines : «C'est une tradition républicaine de la donner aux chefs d'Etat étrangers. [...] Cela n'a pas de valeur morale.»

«Etre offensif». Certains de ses partenaires, notamment parmi les nouveaux Etats membres d'Europe de l'Est, se sont montrés plus offensifs en voulant, au contraire, lier les deux questions. «Il faut être offensif», a insisté le Premier ministre belge, Guy Verhofstadt, car «il y a d'autres sources d'énergie, d'autres pays où s'approvisionner». Un message repris par l'Italien Romano Prodi, qui a insisté sur la nécessité de développ