Ce sont 330 rames de trains de banlieue qui raniment le débat sur le patriotisme économique. Alors même que la SNCF doit rendre public aujourd'hui le résultat de l'appel d'offres sur le renouvellement partiel du Transilien, la victoire annoncée du canadien Bombardier sur l'allemand Siemens et surtout le français Alstom a déclenché une bronca politique et syndicale. La SNCF et l'Etat sont accusés de priver Alstom d'une carte de visite à l'international. Voire de faire preuve de naïveté en attribuant un marché estimé à 4 milliards d'euros à la firme de Montréal, au moment où le Canada lui réserve des marchés locaux.
«Belle référence». «On se tire une balle dans le pied, estime Jean-Louis Levet, responsable national du PS aux politiques industrielles. Ce contrat est la plus belle référence en France dans ce domaine pour les dix prochaines années et c'est un outil pour attaquer le marché chinois.» Si le résultat officiel de l'appel d'offres doit être annoncé aujourd'hui, le suspens n'a rien d'insoutenable. Le ministre des Transports a même préparé le terrain sur RMC, hier matin, confirmant l'hypothèse du choix Bombardier. «C'est ce qui se dit. [...] La dimension prix compte beaucoup.» Selon plusieurs sources, l'offre du canadien serait d'un montant 10 % inférieur à celle du français, en raison de choix technologiques différents et de coûts de production inférieurs, grâce à des implantations dans les pays de l'Est.
Bombardier n'est pas un petit nouveau sur le