Berlin de notre correspondante
La justice se penche de nouveau aujourd'hui sur l'un des plus vastes scandales économiques de l'Allemagne de l'après-guerre. Le second procès Mannesmann réunit sur le banc des accusés le gratin des conseils d'administration de la fin des années 90 et pourrait coûter son poste au patron de la Deutsche Bank, Josef Ackermann.
Arrogance. L'affaire remonte à la fin 1999. Le 15 novembre, le groupe britannique Vodafone propose à Mannesmann une offre publique d'échange, rejetée par le conglomérat allemand qui qualifie l'offre d'inamicale. Le 3 février 2000, la direction de Mannesmann accepte pourtant de passer sous le giron de Vodafone. Le rachat valorise le groupe allemand à 178 milliards d'euros. A l'époque, c'est la plus grosse fusion jamais réalisée. Le conseil de surveillance de Mannesmann (dans lequel siègent notamment Josef Ackermann et l'ancien patron d'IG Metall, Klaus Zwickel, conformément à la tradition allemande de cogestion qui veut que les conseils de surveillance soient peuplés de patrons d'autres entreprises et de chefs syndicaux) accorde dans la foulée 57 milliards d'euros de primes à la direction de Mannesmann et à son président, Klaus Esser.
Deux avocats allemands portent immédiatement plainte contre Klaus Esser, soupçonné d'abus de confiance et contre le conseil de surveillance de Mannesmann. Un premier procès Mannesmann débute alors, en janvier 2004, au tribunal de Dusseldorf. Et s'achève sur un non-lieu. La presse populaire s'émeut a