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Libération

Le Transilien, canadien mais pas trop

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Bombardier, lauréat du marché des trains de banlieue parisienne, fabriquera en France.
publié le 26 octobre 2006 à 23h50

Exit les « petits gris » : le marché du renouvellement partiel des trains de banlieue parisienne ­ affublés de ce sobriquet signant leur vétusté ­ a été confié hier au canadien Bombardier, au terme d'un appel d'offres à gros enjeu industriel. Pour le français Alstom, concurrent malheureux de la firme de Montréal, le raté sur ce contrat de plus de 3 milliards d'euros est, à terme, un coup dur, sur fond d'inquiétude pour l'emploi et d'accusations d'antipatriotisme économique. Un peu boudeur, le patron d'Alstom, Patrick Kron, a manifesté sa «déception» à Pékin hier, où il accompagnait pourtant Jacques Chirac pour signer un contrat avec les Chinois. Et a promis un examen minutieux des «conditions d'attribution » du marché, financé à parts égales par la SNCF et le Syndicat des transports d'Ile-de-France. Depuis plusieurs semaines, les syndicats d'Alstom s'inquiètent des conséquences sociales du succès du canadien pour les usines de l'entreprise sur le territoire.

Du coup, de la région Ile-de-France à la SNCF en passant par le lauréat, tout le monde s'est empressé, hier, de promettre des trains construits en France, et rien qu'en France avec des emplois français. Et de répéter sur tous les tons que le perdant se verrait confier une part du gateau en sous-traitance, comme il est d'usage dans ce type de mégadeal. Primo, les 172 premières rames de la première tranche, tout comme les éventuelles 200 suivantes en option, sortiront bien des chaînes de l'usine française de B