Pékin de notre correspondante
En Chine, difficile d'ignorer l'Industrial and Commercial Bank of China : 150 millions de clients, 360 000 employés, 19 000 agences, des guichets à chaque coin de rue et des files d'attente de dizaines de personnes devant ses employés débordés. ICBC est la première banque chinoise, surnommée depuis peu «le Porte-avions» de la Bourse. La double introduction aujourd'hui, à Shanghai et Hongkong, de la banque nationale, est le plus important placement d'actions au monde, avec un minimum de 19 milliards de dollars levés. Le record, établi en 1998, par le premier opérateur de télécommunication mobile japonais NTT DoCoMo est battu. Le prix de l'action, placé au plus haut (3,07 dollars de Hongkong, c'est-à-dire 0,39 dollar américain), valorise la banque à 129 milliards de dollars, la plaçant au 7e rang mondial.
ICBC agit comme un puissant aimant. Institutionnels et particuliers se sont rués sur l'offre. La tranche du placement réservé aux gros investisseurs a recueilli 330 milliards de dollars américains d'intentions d'achat, un volume 35 fois supérieur à la demande. Quant aux petits porteurs, un million d'entre eux en ont demandé pour 54,3 milliards de dollars, soit 78 fois l'offre disponible (lire ci-contre)... Les investisseurs s'attendent à ce qu'ICBC exerce une option de surlocation de 15 %, autrement dit, un placement d'actions supplémentaires, qui porterait les montants levés autour des 22 milliards de dollars. Les plus gros portefeuilles se sont o