Addis-Abeba correspondance
A ma droite : Starbucks, numéro 1 américain du café-muffin. A ma gauche : l'Ethiopie, sixième producteur mondial de café et premier producteur et exportateur d'Afrique, soutenue par l'ONG altermondialiste Oxfam. Et une belle bagarre pour la protection des droits de propriété des trois variétés locales de cafés les plus appréciées.
Jeudi, le gouvernement éthiopien a accusé la compagnie américaine de spolier ses producteurs de café. L'Ethiopie pays de 77 millions d'habitants où près de 43 % de la population vit avec moins de 1 dollar par jour a déposé aux Etats-Unis, en 2005, une demande d'enregistrement de marques pour ses cafés les plus connus : harar, sidamo et yirgacheffe. Un moyen d'augmenter de façon conséquente les revenus engendrés par le café : environ 90 millions de dollars de plus par an, soit une augmentation de 25 %, selon les estimations d'Oxfam. «Sécuriser la propriété de l'Ethiopie sur ces appellations permettrait au secteur du café, producteurs et coopératives inclus, de gagner plus», argumente, à Addis-Abeba, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Solomon Abebe. Autant d'argent qui reviendrait aux 15 millions d'Ethiopiens vivant du café. Cet «or noir» représente près de 60 % des exportations nationales, et l'Union européenne, le Japon, l'Arabie Saoudite et les Etats-Unis sont ses principaux clients.
Bloquer. Mais fin août, la demande pour le sidamo et le harar est rejetée, suite aux protestations de la NCA, l'