Un sale dossier et un énorme malaise. «Depuis que je suis dans la maison, jamais je n'ai vu autant de conseils de discipline...», soupire un ancien de la SNCF. Une trentaine de vendeurs révoqués pour escroquerie et poursuivis en justice, des dizaines d'autres toujours soupçonnés d'avoir vendu des billets sous le manteau. Depuis septembre, l'entreprise publique baigne dans l'affaire. La direction et les syndicats se renvoient la balle des responsabilités. Plusieurs vendeurs ont reconnu les vols et la justice a déjà condamné dix d'entre eux à des peines de prison de six à huit mois avec sursis. Mais d'autres jurent qu'ils sont innocents et ont saisi les prud'hommes pour licenciement abusif.
Plantages informatiques. Coupables ou non, les guichetiers sont accusés de la même manip: profitant des défaillances du système informatique qui imprimait en double, ils revendaient des billets de banlieue parisienne à leur profit. Jusqu'au jour où le pot aux roses a été découvert, grâce à un voyageur contrôlé avec un billet non valable. La combine marchait depuis la mise en place, il y a deux ans, du logiciel de vente Mosaïque. Cette application avait fait parler d'elle à l'été 2004, quand un bug de lancement avait paralysé la moitié des gares de France.
Selon un responsable régional qui souhaite garder l'anonymat, voici comment les choses se sont passées : «Chaque région dispose d'un bureau comptable centralisé et d'un expert finances. Tous les dossiers décelant des anomalies remo