Bordeaux de notre correspondante
Les symptômes apparus outre-Atlantique se propagent à la filiale locale. Après l'annonce, il y a quelques semaines, des pertes monumentales du géant automobile américain une perte nette de 5,8 milliards de dollars au troisième trimestre , c'est Ford Aquitaine Industries, le site de Blanquefort (Gironde), qui présentait, la semaine dernière, ses mesures de réduction d'effectif : un dispositif de préretraite pour 180 salariés à partir de 53 ans. Ce nouveau plan fait suite à la précédente saignée, il y a moins d'un an, sur 485 emplois. Et il s'accompagne de plusieurs semaines de chômage technique, en novembre et en décembre.
Pressée. L'usine girondine, spécialisée dans les boîtes de vitesses automatiques, en fabrique 400 000 par an pour le marché américain. En 2000, elle culminait à près de 4 000 salariés, dont de nombreux intérimaires, et s'octroyait 25 % de part de marché. Elle n'en a plus que 16 % aujourd'hui et l'effectif compte moins de 3 000 personnes. «Pour les salariés concernés, la mesure ne devrait pas être trop difficile, estime Jean-Claude Conte, de la CGT, car les départs en préretraite seront volontaires. Mais les autres ont le sentiment que l'usine risque de disparaître et qu'on est en train de tuer notre colonne vertébrale.» La direction est pressée. Souhaitant des départs avant la fin de l'année, elle ne laisse aux candidats que deux semaines pour se décider.
Si Blanquefort subit aussi durement les difficultés du