La Trimouille, Saint-Savin (Vienne) envoyé spécial
C'est une histoire de lingerie glamour de luxe, de petites culottes et de soutifs rebrodés à faire pleurer de rage les ouvrières qui les fabriquent chez Aubade depuis 1963. Les politiques Ségolène Royal en tête avec sa casquette de présidente du Conseil régional du Poitou-Charentes en profitent pour rôder leurs arguments de campagne présidentielle. Arnaud Lepercq, député UMP, et Alain Fouché, sénateur UMP, s'intéressent au dossier. Bernard Niquet, un proche de Jacques Chirac, qui l'a nommé préfet du département, est aussi de la partie. Au programme : délocalisation en Tunisie, plan social et désert industriel.
Depuis le 4 octobre, date de l'annonce par le groupe suisse Calida de la suppression de 180 emplois sur 283 chez la prestigieuse marque de dessous chics, acquise en 2005, et de la fermeture prochaine de la petite usine de La Trimouille, la région de Poitiers déprime. Pour le patron, il faut fermer à cause d'une baisse de 12 % du chiffre d'affaires au premier semestre et de perspectives de la même eau pour l'année 2006. Le tout est mis sur le dos de la concurrence chinoise, dont les quotas d'importation sont libres depuis janvier 2005. Les habitants du coin ne l'entendent pas de cette oreille. «Non à la fermeture», dit un grand calicot blanc accroché à Saint-Savin, siège de la principale usine d'Aubade. «Ce serait une catastrophe pour tout le monde», déclare Jacqueline Thabuteau, une habitante du