Ikea, ses piscines à balles pour laisser les mômes en consigne, ses canapés Ektorp et ses boulettes de viande à la cafét'. Et Ikea, ses ouvrières indiennes payées 1,60 euro par jour dans des usines sans syndicat, son bois à la provenance parfois douteuse et la grande opacité des relations avec ses sous-traitants en Inde ou en Asie.
Tuyauterie financière. Afin de dévoiler ce qu'on trouve sous les tapis Skengen de la firme, l'association belge Oxfam-Magasins du monde a relayé, hier à Paris sa campagne «Ikea, un modèle à démonter», où elle demande notamment des salaires garantissant le «minimum vital» chez les sous-traitants et plus de transparence sur ses relations avec ceux-ci. Armée d'un petit livre d'enquête (1), l'ONG rappelle certaines caractéristiques du groupe qui emploie 100 000 personnes dans 44 pays : sa tuyauterie financière imbitable, faite d'une fondation et de sociétés imbriquées, de passages par le Luxembourg et les Pays-Bas, ce qui rend impossible de savoir in fine où va l'argent et qui contrôle l'ensemble. Y est rappelé le vieux fond de culture antisyndicale lié au paternalisme du fondateur, qui se traduit parfois par des pratiques curieuses : après une grève à Liège en Belgique, les enfants des grévistes ont été privés de cadeau de Saint-Nicolas. Et surtout, Oxfam dissèque le code de conduite maison minimaliste imposé aux sous-traitants et dont le respect n'est contrôlé que par la société elle-même ou des cabinets d'audit tenus au secret.
«On ne vien