Reykjavik envoyée spéciale
Il est loin le temps où l'Islande n'était encore qu'un petit bout de terre volcanique perdu au milieu de l'Atlantique Nord, dont la survie dépendait des prises de ses pêcheurs. Aujourd'hui, les boîtes branchées et petites boutiques design fleurissent dans le centre de Reykjavik. Les ruelles étroites de la capitale islandaise sont envahies par de gros 4 x 4 flambant neufs de marque japonaise. En banlieue, les chantiers se multiplient. Maison, immeubles, bureaux. Les prix de l'immobilier flambent et la main-d'oeuvre ne suffit plus.
Surveillance négative. Souvent qualifié de «nouveau pays émergent», l'Islande fait preuve d'une forme économique exceptionnelle. En trois ans, le PIB de l'île de 300 000 habitants a progressé de 18 % en volume. Cette année, son taux de croissance devrait atteindre 4,7 %, soutenu par l'accélération de la consommation et les énormes investissements dans le secteur de l'aluminium, à l'est du pays. Le taux de chômage stagne à 1,5 % et l'Islande affiche un des niveaux de vie les plus élevés au monde. Mais voilà qu'en février, l'agence de notation Fitch Ratings a provoqué un séisme, en décidant de placer l'Islande sous surveillance négative. Elle a mis en cause les déséquilibres sur lesquels repose une croissance, en état de surchauffe. De fait, sa dette extérieure représente 300 % de son PIB. Un mouvement de défiance des marchés a immédiatement entraîné la devise islandaise à son niveau le plus bas depuis deux ans, accélérant le