Le naufrage de l'Erika affrété par Total, HP qui licencie 14 500 personnes pour faire encore plus de profit, la faillite d'Enron suite au trucage des comptes, les milliards d'euros dépensés par les entreprises du CAC 40 en rachat d'actions pour soutenir leurs cours de Bourse... Depuis plusieurs années, le capitalisme donne l'impression de marcher sur la tête. Ou plutôt de ne se focaliser que sur un seul objectif : gagner encore et toujours plus d'argent, au seul profit des actionnaires.
Pour reprendre le contrôle de cette finance folle, des syndicats et des intellectuels réfléchissent à (re)donner plus de pouvoirs aux salariés sur leur entreprise. Objectif : sortir de la double contrainte du court terme et de la rentabilité. Les salariés sont en effet plus concernés par les dérives de leur entreprise que les actionnaires. «Ils sont plus liés à leur firme qu'un actionnaire qui la considère comme un actif dont on peut vendre les titres en cas de problème, explique Michel Aglietta, chercheur au Centre d'études prospectives et d'informations internationales. Les compétences qu'apportent les salariés à leur entreprise ne sont valorisées que par l'évolution à long terme de la firme.»
En plus, les salariés savent que la rentabilité future de leur société est liée aux budgets de recherche et développement et aux lancements, certes risqués, de nouveaux produits. Ils sont a priori réticents à toute fusion effectuée au nom de la «création de valeur»
Associer les salariés à la gestion des entreprises
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par Nicolas CORI
publié le 6 novembre 2006 à 7h00
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