Revenue au pouvoir, la gauche pourrait avoir avantage à augmenter la TVA. Depuis l'université d'été de La Rochelle, fin août, Dominique Strauss-Kahn répète que, sur ce sujet, «il n'y a aucun tabou à avoir». Pourtant, il y a de quoi provoquer une tempête sous les crânes socialistes. Impôt indirect, la TVA est, dans la tradition de la gauche, l'ennemi absolu : proportionnelle, donc non redistributive, elle frappe en premier lieu la consommation des classes populaires. La TVA, c'est de droite, et l'impôt sur le revenu progressif, c'est de gauche, telle est la vulgate.«Treizième mois». Mais que cherche DSK dans cette affaire où il n'y a en apparence que des coups à prendre, à part démontrer qu'il est toujours un économiste créatif ? Dans Libération du 1er septembre, il se proposait d'utiliser «la TVA pour protéger les citoyens contre les conséquences dommageables de certains produits en matière de santé (junk food) ou d'emploi (délocalisations)».
Explication d'Olivier Ferrand, membre du club A gauche en Europe : «Il ne s'agit pas de revenir sur l'impôt sur le revenu progressif. Mais nous nous trouvons devant un double problème. D'une part, en cas de retour au pouvoir, il faudra dire aux Français la vérité : nous aurons besoin de recettes nouvelles pour financer nos projets.
D'autre part, la mondialisation génère de nouvelles inégalités. Elle produit une scission entre consommateurs et salariés, qui sont pourtant réunis dans le
Augmenter la TVA contre les délocalisations
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par Hervé NATHAN
publié le 6 novembre 2006 à 7h00