Augmenter les droits d'inscription à l'université. Idée taboue, de celles sur lesquelles hiérarques et conseillers de la galaxie PS bâtissent pourtant des plans sur la comète depuis des années. Pour conclure, invariablement, que le «réalisme politique» commande le silence. Et la gauche de s'en tenir, à l'instar de Jean Fabbri, secrétaire général du Snesup-FSU, à la vulgate selon laquelle «la gratuité assure l'égalité».Ou comme le PS début octobre, de réclamer des moyens dont l'Etat ne dispose pas plus sous la droite que sous la gauche. «La France manque cruellement d'étudiants, et la démocratisation de la réussite universitaire est un enjeu de la plus grande urgence», a ainsi fait savoir le parti.
De fait, le système fonctionne et la gauche semble ne rien trouver à redire à l'architecture de l'enseignement supérieur : des classes préparatoires surfinancées (13 000 euros par an et par élève) formatent les élites triées par le secondaire aux concours de grandes écoles quasiment toutes payantes ; des formations professionnelles courtes (BTS, DUT...) ou longues (écoles d'ingénieurs en cinq ans, écoles spécialisées...), également sélectives, presque toujours payantes et parfois aussi très bien financées par l'Etat, accueillent les futurs cadres du système économique.
L'université assure le reste (elle récupère un peu plus de 50 % des bacheliers), avec 6 800 euros par an et par étudiant en moyenne, pour former des jeunes non sélectionnés et pas toujours bien
Gonfler les droits d'entrée à la fac
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par Emmanuel DAVIDENKOFF
publié le 6 novembre 2006 à 7h00
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