Les Anglo-Saxons les appellent les disruptive technologies. Des technologies de rupture centrées sur l'Internet et capables de chambouler tout un secteur. Le logiciel d'échange de pair à pair Napster a joué ce rôle dans l'industrie musicale, celui de téléphonie via l'Internet Skype dans les télécommunications. Voilà maintenant que des «disrupteurs» s'attaquent à l'un des secteurs les plus rentables et organisés de l'économie, celui de la banque. Deux services financiers en ligne d'un nouveau genre font ainsi de plus en plus parler d'eux ces derniers mois en Angleterre et aux Etats-Unis et drainent derrière eux une kyrielle de nouveaux acteurs. Qualifiés d'«eBay de la banque» ou de «réseaux sociaux de dollars», ils s'inscrivent dans la mouvance participative du Web 2.0, en faisant se rencontrer en ligne des internautes prêteurs d'argent et d'autres qui désirent en emprunter. Une pratique encore embryonnaire mais dont le potentiel n'a pas échappé à la presse anglophone. «Nous pouvons tous devenir banquiers», titrait à la fin de l'été un article du Daily Telegraph tandis que Business Week consacrait au phénomène une longue enquête intitulée «Beaucoup de prêts mais sans banques».
Système d'évaluation. Le premier de ces sites de mise en relation financière est celui de la société londonienne Zopa (1). Des initiales pour «zone of possible agreement», en français «zone d'accord possible». Fondé en mars 2005 par d