Privatisation, productivité, flexibilité... Michele Gentile préfère parler de «contractualisation des rapports de travail». Chargé du secteur «administration publique» de la Cgil (la principale confédération italienne, avec cinq millions d'adhérents), il revendique la transformation radicale acceptée par les fonctionnaires transalpins depuis une dizaine d'années.
Avec l'accord des grandes organisations syndicales, plus de 80 % des agents de l'Etat italien ont changé de statut pour passer sous le régime du droit privé.
Michele Gentile se rappelle, amusé, l'étonnement des camarades de la CGT lors de réunions internationales. «Chaque modèle est différent, minimise-t-il néanmoins. En France, l'administration publique est excellente, en Italie, c'était un point noir.» Il n'empêche. En Italie, l'évolution s'est faite en deux phases, sous deux gouvernements dirigés par des leaders du centre gauche. Dès 1990, Giuliano Amato engage une première restructuration de l'administration pour réduire les dépenses de l'Etat alors que l'endettement public explose.
Mais c'est en 1998, sous le gouvernement Prodi et sous l'impulsion du ministre de la Réforme de l'Etat, Franco Bassanini, que l'administration transalpine bascule. Dans le cadre d'une vaste réforme qui réduit le nombre de ministères à douze, décentralise les pouvoirs en direction des régions et multiplie les procédures de simplification, la quasi-totalité des fonctionnaires passe
La gauche italienne a privatisé ses fonctionnaires
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par Eric JOZSEF
publié le 6 novembre 2006 à 7h00