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«Les Néerlandaises ne sont pas des adeptes du temps plein»

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Amsterdam de notre correspondante
par Sabine CESSOU
publié le 6 novembre 2006 à 7h00

Paul de Beer, 48 ans, spécialiste de la société postindustrielle, enseigne l'économie à l'université d'Amsterdam.
 
L'importance du temps partiel explique-t-elle le bas niveau du chômage aux Pays-Bas (6,4 % de la population active) ?
Non. Ce sont les femmes qui occupent le plus de postes à temps partiel. Or, si elles ne travaillaient pas, elles ne figureraient pas dans les statistiques du chômage.

Aujourd'hui, 41 % des couples comptent un conjoint à temps plein et l'autre à temps partiel. Ils n'étaient que 27 % en 1992. Pourquoi cet essor ?
Dans les années 80, l'emploi des Néerlandaises était l'un des plus bas d'Europe. Leur arrivée sur le marché du travail a coïncidé avec le moment où les employeurs, eux, se sont mis à rechercher plus de flexibilité. Cette combinaison a expliqué la croissance rapide du temps partiel.

Quels en ont été les effets sur le marché de l'emploi ?
Les Pays-Bas affichent le plus fort taux de participation au marché du travail en Europe, après le Danemark, avec près de 70 % de la population qui travaille.

Pour les femmes, le temps partiel n'est-il pas incompatible avec l'idée de carrière ?
Les Néerlandaises ne sont pas des adeptes du temps plein comme les Scandinaves ou les Françaises. Quand on les interroge, elles affirment préférer un travail de 20 à 25 heures par semaine qui leur permet de se consacrer à leurs enfants. Pour elles, il s'agit d