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Réaménager les temps de la vie

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La priorité n'est plus seulement la durée du travail mais aussi l'articulation entre les moments dédiés à l'activité professionnelle et ceux de la vie sociale.
par François WENZ-DUMAS
publié le 6 novembre 2006 à 7h00

Faut-il enterrer les 35 heures ? Ou rouvrir le débat et militer comme le fait Pierre Larrouturou pour la semaine de 32 heures ? Les partis de gauche et les syndicats en France, mais aussi en Allemagne, au Benelux et dans les pays scandinaves, ne sont pas à l'aise sur le sujet.
«A» s'est curieusement perdu en route.Sur la défensive face à une droite qui tire à boulets rouges sur une réduction du temps de travail (RTT) accusée de miner la compétitivité et de pousser les masses laborieuses à la paresse, la gauche hésite. Elle devrait pourtant s'y risquer, mais à une condition : quitter le terrain de l'économie et revendiquer un droit nouveau, l'aménagement des temps de la vie. La semaine de 40 heures : 1936. La semaine de 39 heures : 1981. La semaine de 35 heures : 2000. C'était la gauche. Mais les salariés souhaitent-ils toujours travailler moins ou ne préfèrent-ils pas plutôt s'organiser autrement ? Travailler à mi-temps quand ils ont des enfants en bas âge, ne pas travailler le mercredi quand ils vont à l'école, avoir deux mois de congés payés, travailler douze heures par jour trois jours par semaine, s'assurer une retraite progressive, prendre à l'occasion une année sabbatique, la gamme est infinie.

Gâteau. Une chose est sûre : les 35 heures n'ont pas été un remède miracle au chômage. L'emploi ne se partage pas comme un gâteau d'anniversaire. Mais elles n'ont pas été la catastrophe annoncée. D'autant qu'elles ont permis d'ouvrir ce dé