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Libération

Sécuriser la vie professionnelle

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Le salariat étant en péril, le principal enjeu est aujourd'hui de consolider les transitions entre emploi, formation et reconversion.
par Paul QUINIO
publié le 6 novembre 2006 à 7h00

C'était il y a dix ans. Dans un rapport rédigé en 1995 par Jean Boissonnat, le Commissariat général du Plan se penchait sur «le travail dans vingt ans». Des «quatre scénarios pour le futur» évoqués, il en est un qui résonne étrangement dans l'actualité, celui de l'«enlisement». Il est caractérisé par un «projet européen qui avorte», «une incapacité de faire évoluer la répartition entre temps de travail et temps libre», «une France qui continue à s'épuiser à endiguer le chômage» et où «chaque élection reste l'occasion de condamner le passé au nom du chômage».
Pourquoi ce détour pour évoquer la sécurité sociale professionnelle? Le rapport Boissonnat fait partie des premiers travaux à l'avoir mise sur le tapis, même si l'expression, à l'époque, n'était pas encore utilisée. Le Plan se contente alors de parler du «contrat d'activité», qui engloberait «le contrat de travail sans le faire disparaître» et serait «adapté à la diversité et au rythme des itinéraires professionnels». La toile de fond : l'«emploi salarié», héritage de la révolution industrielle, a son avenir derrière lui. Dix ans et de nombreux rapports plus tard (notamment le rapport Supiot), tout le monde ou presque parle de sécurité sociale professionnelle. C'est devenu le principal étendard programmatique novateur de la gauche. C'est l'une des rares idées neuves à s'incarner précisément en une formule claire et signifiante, un peu comme les 35 heures ou les emplois-jeunes à