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Libération

SNCF : une grève contre le «dumping social»

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publié le 8 novembre 2006 à 0h00

Ils peuvent lui dire merci. En comparant le climat social de la SNCF à un «mur de Berlin» (Libération du 23 octobre), la nouvelle présidente de la SNCF, Anne-Marie Idrac, aura un peu aidé les syndicats à se mobiliser. Les mots d'ordre de six organisations sur huit (CGT, SUD rail, FO, CFE-CGC, CFTC et Fgaac) appelant à la grève, aujourd'hui, ramassent large : «défense du fret, du service public, du statut, de l'emploi, des salaires». Ils réclament le recrutement de 1 500 cheminots, l'attribution d'«un véritable treizième mois» (et non d'une prime de fin d'année, comme aujourd'hui). Le malaise, lui, est diffus.

Notamment dans la branche fret ­ le transport de marchandises : 7 000 postes supprimés en trois ans et une réorganisation en cours. La direction a écarté toute idée de filialisation. Mais, après l'ouverture du marché à la concurrence, en avril, les cheminots du fret seront peut-être les premiers à expérimenter la «révolution socio-managériale» d'Anne-Marie Idrac. Moderniser les méthodes de management, décentraliser les négociations. «En agitant le spectre de la concurrence, ils font passer des petits changements : les trains sont plus longs, les distances aussi, raconte Alexandre Boyer, 25 ans, conducteur de trains de marchandises, syndiqué à la CGT. Nos chefs nous ressassent qu'on coûte plus cher que ceux du privé.»

Faute aux cheminots. En 2003, Marc Véron, le monsieur Fret de la SNCF, a mis en place un plan de restructur