Nantes correspondance
On aimerait croire à une belle histoire. De celle qui vous ferait revoir d'un autre oeil les multinationales et leur impitoyable logique financière. Ainsi, qui aurait misé un euro sur une progression de l'emploi à Saint-Nazaire, juste dix mois après l'officialisation du rachat des Chantiers de l'Atlantique par le norvégien Aker Yards ? A priori, pas grand monde. Mais, si l'on s'en tient au nouveau plan stratégique de l'entreprise présenté aux salariés mardi, il faut bien admettre qu'un mariage entre deux entreprises ne signifie pas forcément une casse sociale. Les chiffres officiels sont éloquents. Le nouveau propriétaire du chantier de Penhoët a annoncé, tout à la fois, un retour aux bénéfices en 2008, un triplement de l'activité d'ici à 2009, et surtout la création de 640 emplois en interne d'ici à deux ans. Selon les estimations de la nouvelle direction, ses nouvelles ambitions industrielles nécessiteront la création de plus de 2 000 emplois dans la région, chez les fournisseurs et sous traitants. Bigre ! En septembre, le groupe Aker a ainsi décroché une commande ferme de deux paquebots de 325 mètres de long, à livrer en 2009 et 2010 à la Norvegian Cruise Line, qui boudait jusqu'ici Saint-Nazaire. A la clé de ce contrat de 1,47 milliard d'euros, une option pour un troisième géant des mers, s'ajoutant aux quatre paquebots déjà engrangés pour l'armement MSC, soit un plan de charge plein jusqu'en 2011.
De quoi redonner pour longtemps le sourire aux syndic