Orléans correspondance
On y travaillait dur, mais dans de bonnes conditions. C'est du moins ainsi que les 540 employés de Pfizer Orléans voient leurs quinze dernières années dans cette unité de recherche et de production. Depuis l'annonce de la vente, en juin, de celle-ci à Johnson & Johnson, ils s'inquiètent pour leurs avantages acquis. «Pfizer a fait beaucoup pour les salariés et leurs proches», témoigne Véronique, 36 ans, technicienne depuis dix ans. «Nos dirigeants ont dépensé sans compter pour dorer leur image de marque», ajoute Stéphane, opérateur de fabrication qui défilait hier, avec près de 300 collègues, dans les rues orléanaises. Tous grévistes, l'usine étant à l'arrêt complet depuis lundi. Et Claude Trepka, technicien, représentant syndical CGT, de lister : «On avait des salairesdéclassant la convention collective de l'industrie pharmaceutique, une dotation au comité d'entreprise dépassant le minimum légal, un treizième mois, une prime de vacances équivalant à un quatorzième mois, une participation aux bénéfices supérieure à un mois de salaire, un centre de loisirs pour les enfants du personnel, des voyages et un arbre de Noël fastueux...» Tout cela est répété en boucle par les salariés de ce site de production de médicaments comme Hextril, Actifed ou Nicorette. Ils ont étudié les conditions de travail chez Johnson & Johnson. «Elles sont de loin inférieures aux nôtres.»
Le site orléanais,qui devait initialement être cédé avec le