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Libération

A Nouzonville, le défilé des Thomé-Génot tourne court

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Charge des CRS contre la manifestation des salariés de l'usine liquidée.
publié le 11 novembre 2006 à 0h03

On l'avait joint par téléphone, quand un pavé a volé, quand les premières lacrymos de la journée ont été lancées. «Ils sont en train de charger sur la population, c'est une honte.» Patrick a 52 ans. Ancien ouvrier de l'usine Thomé-Génot, il a été «liquidé», fin octobre, avec sa boîte. Comme ses 320 collègues, salariés du fabricant d'alternateurs pour automobile de Nouzonville, dans les Ardennes. Vendredi matin, ils avaient organisé une manifestation regroupant les habitants des environs. On s'est un peu échauffé. On a vite reculé devant le cordon de CRS barrant l'entrée de l'usine.

Automobile. Tous attendaient des nouvelles de la rencontre entre les députés des Ardennes et le ministère du Travail, en début d'après-midi. Les ex-Thomé-Génot réclament 30 000 euros d'indemnité chacun. La CGT veut un «plan de revitalisation industrielle des Ardennes». L'Etat et le conseil général se sont finalement contentés d'un «objectif zéro chômeur». Dans le cadre du contrat de transition professionnelle (CTP), ­ expérimenté dans le bassin d'emploi, il offre un salaire équivalent à celui de l'emploi contre un engagement à se former ­, le gouvernement promet de «renforcer l'équipe chargée de les accompagner» et de «verser une aide personnelle au reclassement».

«Le CTP, je veux bien, mais comment trouver un emploi quand il n'y en a pas dans la région ! Toutes les semaines, on apprend une nouvelle vague de licenciements, confie Jean-Marie Berthier, secréta