C'est autant pour dénoncer le patriotisme économique que pour en profiter qu'Alstom avait lancé une guerre juridique contre Bombardier. Le sujet reste d'actualité entre les deux groupes rivaux, mais, au moins dans l'Hexagone, la guerre n'aura pas lieu. Samedi, le français s'est mis d'accord avec le canadien. Ce dernier accepte de lui confier une grosse partie de la commande de trains transiliens qu'il avait emportée fin octobre (900 millions sur les 2,7 milliards d'euros de contrats obtenus). En échange, Alstom abandonne son action en justice : il avait demandé en référé au tribunal administratif de Paris la suspension de ce contrat. «Notre part est estimée à un tiers du contrat global et elle sera mise en oeuvre dans des conditions raisonnables», a-t-on annoncé samedi chez Alstom.
Consternation. Officiellement, l'accord serait aussi, du côté français, dicté par le souci de «ne pas retarder le renouvellement des trains attendus par les Franciliens et par la préoccupation de conforter le plan de charge de ses usines françaises du Creusot [Saône-et-Loire, ndlr] et de Reichshoffen [Bas-Rhin]».
Le train est chose sensible en France où le TGV reste une sacrée locomotive à l'exportation pour Alstom. Aussi, quand la SNCF a annoncé avoir retenu Bombardier pour son marché du renouvellement des trains franciliens à partir de 2009, ce fut partout la consternation. Certains comme le député UMP Bernard Carayon, ont même parlé d'un acte «antipatriotique».